Ostéite condensante : étiologie, anatomie, manifestations cliniques et traitement

L’ostéite condensante (ostéomyélite sclérosante focale, ostéite sclérosante focale) se traduit par une zone localisée de formation osseuse accrue autour de l’apex de la racine dentaire, qui se forme en réponse à une exposition prolongée à un stimulus bactérien.

Étiologie

L’ostéite condensante est censée être due à un processus inflammatoire torpide, qui est associé à l’activité des micro-organismes de faible virulence dans le système canalaire de la dent en cas de pulpite irréversible, de nécrose pulpaire ou de périodontite apicale chronique. Dans cette condition, au lieu d’une résorption, il se produit une stimulation des ostéoblastes par des facteurs de croissance ou des cytokines et une prolifération de l’os trabéculaire ou spongieux autour de l’apex de la racine. L’affection est plus fréquente chez les enfants et les jeunes adultes au niveau des prémolaires ou molaires mandibulaires, mais peut aussi se développer au niveau de n’importe quelle dent.

Issue du processus :

La guérison après un traitement endodontique, parfois avec un remodelage du tissu osseux excessif vers un état normal.

Anatomie

Anatomie de l'ostéite condensante au niveau de la racine distale d'une molaire mandibulaire
Anatomie de l’ostéite condensante au niveau de la racine distale d’une molaire mandibulaire – Modèle 3D

La lésion est généralement localisée autour des apex des racines des molaires ou prémolaires mandibulaires.

La dent atteinte peut présenter :

  • une lésion carieuse affectant la pulpe dentaire ;
  • une restauration dentaire située à proximité de la chambre pulpaire ou directement adjacente au tissu pulpaire ;
  • une restauration dentaire présentant des signes d’une mauvaise étanchéité (défauts, fissures, pigmentation marginale, caries secondaires) ;
  • des signes de traumatisme (fissures, éclatement de l’émail ou de la dentine).

La pulpe est représentée par un tissu cicatriciel blanchâtre, dense et très fibreux ; elle peut également être nécrosée, de couleur gris-jaunâtre ou gris-noir. L’espace du ligament périodontal est parfois élargi. Dans la zone périapicale, on observe des couches concentriques de substance osseuse infiltrée par un petit nombre de lymphocytes, sans destruction osseuse.

Les espaces médullaires étant réduits et oblitérés, l’os prend l’aspect d’une substance compacte et présente moins de lacunes, dont beaucoup ne contiennent pas d’ostéocytes.

Diagnostic de l’ostéite condensante

  • Recueil des plaintes et des antécédents.
  • Méthodes cliniques : examen visuel, percussion, palpation du sillon gingivo-labial.
  • Tests thermique et électrique.
  • Radiographie (radiographie intra-orale, radiovisiographie, orthopantomographie (OPT), tomographie volumique à faisceau conique (TVFC)) : une cavité carieuse, une restauration ou un défaut traumatique atteignant la chambre pulpaire peuvent être visualisés ; l’espace du ligament périodontal est parfois élargi. Au niveau de l’apex de la racine, on observe une masse radio-opaque bien définie ou faiblement visible, orientée de manière concentrique, sans liseré radio-transparent. La substance compacte autour de l’apex de la racine ne présente généralement pas de changements pathologiques visibles.

Manifestations cliniques

Le processus est généralement asymptomatique. Dans certains cas, les patients peuvent avoir des plaintes caractéristiques d’une pulpite chronique irréversible (douleur prolongée due à des stimuli thermiques ou chimiques). En fonction de la cause, la dent présente une cavité carieuse profonde, une restauration ou un défaut traumatique atteignant la chambre pulpaire.

La percussion de la dent est généralement indolore, de même que la palpation du sillon gingivo-labial. Le test thermique peut être positif en présence d’une pulpe vitale atteinte d’inflammation irréversible ; l’absence de réaction à un stimulus thermique peut indiquer une nécrose de la pulpe. La dent causale ne répond pas à un stimulus électrique ou présente un seuil de stimulation électrique plus élevé que les dents saines.

Animation 3D – Ostéite condensante

Traitement de l’ostéite condensante

Un traitement endodontique de la dent est effectué : l’élimination de la pulpe, l’instrumentation et le traitement médicamenteux des canaux radiculaires, leur obturation et la restauration de la dent.

En cas de mauvais pronostic du traitement endodontique, la dent doit être extraite.

FAQ

1. Comment diagnostiquer l’ostéite condensante ?

Le diagnostic est réalisé à l’aide d’une radiographie dentaire ou d’une TVFC. Les images radiologiques montrent un épaississement du tissu osseux autour de l’apex de la racine dentaire sans changements destructifs importants.

2. Quelles sont les causes de l’ostéite condensante ?

Les principales causes sont l’inflammation chronique de la pulpe (pulpite, périodontite, traitement mécanique et médicamenteux insuffisant des canaux radiculaires dans le passé), une irritation mécanique prolongée ou une surcharge de la dent.

3. L’extraction dentaire est-elle nécessaire en cas d’ostéite de condensation ?

En règle générale, l’extraction de la dent n’est pas nécessaire. Le traitement vise à éliminer l’infection dans les canaux radiculaires. Mais en cas de mauvais pronostic de traitement ou de restauration de la dent, l’extraction peut être envisagée.

Références

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